Les interviews GPS ‘Gros Plan Sur…’ ont été publiées chaque mardi depuis septembre 2020. Janvier clôturera cette expérience très riche.
Parce que j’aime les gens de la vie et la vie des gens, ces petits portraits sont un joli moyen de découvrir des personnes inspirantes.
Après Adrien Benech et Marc Duranteau et Ysabelle Rose, je suis très heureuse de terminer l’aventure avec Pierre Matras.
S’il y a bien un comédien qui me fait -vraiment- hurler de rire c’est bien Pierre Matras. Sauf dans Oscar et la dame rose où j’ai chialé ma race sa mère. Depuis plus de vingt ans, Pierre est un des piliers de la Compagnie du Grenier de Toulouse où il a pu camper une trentaine de rôles incroyablement variés. Côté mise en scène, il a également présenté avec talent des pièces de Feydeau, Dumas, Allen, Ionesco, Shakespeare ou encore Bacri & Jaoui. Pour la saison à venir (si si si, elle viendra !), on retrouvera sa griffe dans de très jolis projets (voir plus bas).
1/ Qu’est-ce qui te fait lever le matin ?
Mon chat qui veut manger… Mais surtout mon hyper activité et le plaisir de retrouver mes amis comédiens pour créer !
2/ Quel est l’endroit dans la ville rose (ou de la région) dans lequel tu te sens le mieux ?
Évidemment chez moi, un havre de paix qui m’aide à me ressourcer. Le silence, c’est bien aussi ! Et bien sûr aussi à la Maison du Grenier, ce lieu que nous avons créé il y a trois ans de cela à Tournefeuille. Nous y répétons avec l’équipe artistique et technique, nous y préparons nos saisons avec l’équipe administrative. J’y passe beaucoup de temps. Vaut mieux que je m’y sente bien !!!
3/ Quelle est ta réplique préférée ?
Olala ! Il y en a tellement ! Des répliques cultes chez Audiard bien sûr, mais aussi dans les films de Louis de Funès ou ceux de l’équipe du Splendid. Sans oublier la quasi intégralité des répliques de Papi fait de la résistance. Beaucoup de comédies donc. Et également beaucoup de répliques de Roméo et Juliette : la scène du balcon est un chef d’œuvre absolu ! Je suis un grand sentimental que veux-tu !
4/ Quel est le plus beau compliment que l’on t’ait fait au sujet de ton travail ?
Le premier qui me vient est bien sûr la phrase qu’Éric-Emmanuel Schmitt m’a dite en larmes après une représentation de sa pièce Oscar et la dame rose : ‘Pierre, tu ne joues pas Oscar. Tu ES Oscar ‘.
5/ La question Bernard Pivot : Quand tu arriveras là-haut, comment voudrais-tu être accueilli par Dieu et/ou Satan ?
Bon… Si ça pouvait plutôt être Dieu, ça m’arrangerait. J’aime pas trop les grosses chaleurs. J’adorerai qu’il me dise : Désolé, on a fait une boulette. C’était pas toi qu’on appelait. On va donc te renvoyer. Tu as encore plein de trucs à faire.
6/ Justement, restons dans l’humour noir, quelle sera ton épitaphe ?
Quelque chose du genre : J’ai adoré. Merci.
7/ La -double- question Thierry Ardisson : Ton dernier coup de gueule et ton dernier coup de cœur ?
Mon dernier coup de gueule, je le garde pour moi. Quant à mon dernier coup de cœur, j’avoue qu’il est cinématographique : Captain Fantastic. Rarement un film m’a mis dans cet état. Silence absolu pendant vingt minutes après le film. Puis j’ai éclaté en sanglot. Je devais certainement être très très fatigué. Mais quand même !!! Quel film !
8/ Tu penses à quelle chanson pour remplacer La Marseillaise ?
La Quête de Jacques Brel me semblerait pas mal.
9/ Qu’est-ce qui fait que tu réponds un grand OUI à un nouveau projet ?
Ça peut-être plusieurs choses mais j’avoue que le texte est le premier déclencheur d’une envie de scène pour moi.
10/ Lorsque l’on te reconnait ou aborde dans la rue, tu te sens comment ?
Je suis très gêné et très touché.
11/ Un slogan pour 2021 ?
Mon Dieu je suis nul en slogan ! Demandez ça à mon ami Stéphane Batlle. C’est le génie du slogan !
12/ Ferme les yeux et fais un vœu… Lequel ?
Ah ben oui mais tu es drôle toi ! Un vœu pour qui ? Un vœu pour moi ? Pour la troupe ? Pour le monde ? Parce que je peux tomber dans une phrase à la Miss France si on me pousse un peu. Ou si je suis malin, je fais le vœu de pouvoir faire autant de vœux que je veux. Et puis bim, l’affaire est dans l’sac ! [NDLR : il aura fallu attendre cette dernière interview pour avoir cette magnifique et maline réponse, bravo !]
L’actu de Pierre
- Le futur grand projet est Misery que je mets en scène. Avec Muriel Darras (Annie Wilkes), Laurent Collombert (Paul Sheldon) et Yohann Villepastour (Le Shérif). On le rêve depuis des années ce spectacle. Du 24 février au 14 mars 2021 du mercredi au samedi 20h30 et le dimanche 16h à l’Escale de Tournefeuille. Soirée bord de scène jeudi 25 février.
- Lundi 8 et mardi 9 mars, la troupe du Grenier propose une soirée de tous les dangers, pendant laquelle les comédiens se prêteront à ce jeu si particulier du ‘One man show’.
- Toujours à l’Escale Un petit jeu sans conséquence. Avec Laurence Roy (Claire), Pierre Matras (Bruno), Muriel Darras (Axelle), Stéphane Batlle (Serge) et Laurent Collombert (Patrick). Du 14 avril au 2 mai 2021 du mercredi au samedi 20h30 et le dimanche 16h. Rencontre bord de scène jeudi 15 avril.
- Du 19 au 30 mai 2021 du mardi au samedi 20h30 et le dimanche16h, ce sera dans Cravate Club mis en scène par Laurence Roy que l’on pourra retrouver Pierre (Adrien) aux côtés de Laurent (Bernard). Rencontre bord de scène jeudi 20 mai.
- Non content d’illuminer la scène, l’homme chante aussi et l’on pourra l’entendre ainsi que ses petits camarades Muriel Darras, Laurent Collombert, Magalie Lopez, Elsa Pérusin et Rachel Joseph accompagnés par l’orchestre de Tournefeuille. Soirées uniques mardi 8 et mercredi 9 juin.
Donne-moi trois des qualités qui te font avancer, qui te font dire chaque jour ‘Je vais y arriver !’.
Je suis assez patient, déterminé et sérieux (oui, je sais, on ne dirait pas).
Et la chanson alors ? Tu comptes te lancer entièrement là-dedans ?
Non ! C’est un fantasme que d’être chanteur. Je n’en n’ai malheureusement pas le talent. Mais je m’arrange souvent pour caser une chanson dans les spectacles en soudoyant le metteur en scène. Mais c’est vrai que j’aurais adoré être chanteur.
Comment et quand tu t’es dit ‘OUI c’est ça que je veux être/faire : artiste !’ ?
Ça a été un long chemin. Je ne me rappelle pas de ce jour où ça s’est imposé à moi. Les rencontres que j’ai faites avec Jean-Claude Bastos, René Gouzenne, Francis Azéma et enfin Maurice Sarrazin ont été déterminantes. Ils ont planté chacun une petite graine dans mon cerveau. Et la passion a grandi jusqu’à devenir une évidence.
Pour garder le contact avec Pierre
Le site du Grenier de Toulouse.
[Crédits photos Isabelle Matras]
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Interview réalisée en décembre 2020 par Marie-Cécile Fourès
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